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COMMENT AZALI PEUT-IL SORTIR DU BOURBIER ?

  • Photo du rédacteur: GoComores
    GoComores
  • 1 juin 2018
  • 3 min de lecture

Il convient de le reconnaitre, les conseillers autour du président se sont lamentablement plantés : à quelques mois de la moitié de son mandat, le raïs est devenu plus impopulaire qu'il ne l'a jamais été à son premier mandat ; il a plongé le pays dans une atmosphère délétère et liberticide.


Comment est-ce possible que les stratèges du régime ne l'aient pas dissuadé de s'engouffrer dans le foireux plan "émergence 2030" ?

Il est vrai que le pouvoir rend aveugle, mais de là à croire que l'île d'Anjouan se laisserait illusionnée par l'annonce d’une démission présidentielle avant les élections, et abandonnerait son tour de diriger le pays, à la prochaine rotation, il a fallu une bonne dose de naïveté. La problématique de la résistance par les forces vives de l'île d'Anjouan à la suppression de la tournante n'est pas près de trouver une parade. Pour Anjouan c’est la tournante en 2021 ou rien.


De grâce qu'on nous épargne le lyrisme pseudo-patriotique qui s'efforce de présenter Azali comme le "messie" venu libérer, avec certes un tantinet d'anarchie constitutionnelle et de dictature, mais libérer le pays du sous-développement. Et que pour ce faire, le peuple doit fermer les yeux sur le respect de l'état de droit. Rien que ça !

En vérité, si Azali était sincère dans sa volonté de réformer le pays, le préparer au décollage de son économie, cinq ans suffisaient pour atteindre cet objectif.

Qu'est-ce qui empêchait Azali de poser les bases d'une économie nouvelle, orientée vers le tourisme, la pêche et les services et confier la suite à l'équipe suivante, en sortant par la grande porte ?


Rien ne faisait obstacle au lancement des chantiers des infrastructures modernes prêts à accueillir les investissements des partenaires étrangers. Il n'y avait pas non plus d’opposition pour la lutte contre la corruption, l'ordre dans la justice et l’assainissement des sociétés d'état. Au contraire, il a démarré avec une franche majorité à l’assemblée et un peuple demandeur de ces réformes.

Il a fallu qu’il se mette à se rêver en Denis Sassou Nguesso des Comores. Il ne se contente plus d’être l’imam du renouveau, il veut rester au pouvoir au moins sept ans supplémentaires.



Pour sortir de l'impasse, deux pistes:


1- Rétablir la Cour constitutionnelle, garantir un référendum transparent et en respecter l’issu.

Celui-ci se tiendra fin juillet. Sur le papier, c'est une procédure démocratique de consultation du peuple avant les réformes. En réalité, il s'agit pour Azali d'un « blanc seing » pour son plan "émergence 2030" (traduction : j'y suis, le peuple me l'autorise, j'y reste jusqu'en 2030). Si les Comoriens votent « Non », cette éventualité a plus de chances, Azali déclare qu’il démissionnera. Une démission du président est très improbable, mais cela resterait dans les annales de l’Histoire. La page Azali serait fermée et Anjouan organiserait les élections. Il serait perçu non plus comme un dictateur insatiable mais comme un révolutionnaire incompris.


2- Sinon il pourrait emprunter une autre voie pour initier les réformes préconisées par les experts des assises : passer par le parlement pour valider les réformes, une après l’autre.


Les derniers développements le prouvent, le passage en force vers une élection en 2019, au forceps rebute la population. Anjouan et Ngazidja s'y opposent farouchement et la réponse au référendum risque fort d’être un historique record du « Non ». A supposer que le scrutin ne soit entaché d’irrégularités, la fumée actuelle présage d’un feu imminent.

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